Pouvoir prendre soi-même les décisions concernant sa santé, son corps et sa vie sexuelle est un droit humain fondamental.

Qui que vous soyez, où que vous viviez, vous avez le droit de faire ces choix sans peur, sans violence et sans discrimination.

Une femme ne peut pas obtenir de moyen de contraception parce qu’elle n’a pas l’autorisation de son mari. Une adolescente se voit refuser une interruption de grossesse qui lui sauverait la vie parce que l’avortement est illégal dans son pays. Un homme est harcelé par la police parce qu’il est gay.

Dans le monde entier, des hommes et des femmes subissent des persécutions et des discriminations ou sont arrêtés simplement à cause de leurs choix concernant leur corps et leur vie. Mon corps, mes droits est la campagne mondiale d’Amnesty International contre le contrôle et la criminalisation de la sexualité et de la procréation.

Joignez-vous à nous afin de défendre les droits sexuels et reproductifs pour tous.

C’est votre corps. Connaissez vos droits.


TANT QUE LES FEMMES ET LES FILLES NE POURRONT PAS PRENDRE LES DÉCISIONS QUI CONCERNENT LA PROCRÉATION ET LEUR CORPS ET NE JOUIRONT PAS PLEINEMENT DE LEURS DROITS, JE MILITERAI EN FAVEUR DES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS POUR TOUS.

Vongai V. Chikwanda, Harare (Zimbabwe)

Qu’entend-on par droits sexuels et reproductifs ?

Vous avez le droit de recevoir des informations sur votre corps, votre santé et vos relations sexuelles. –
Vous avez le droit de bénéficier des services touchant à la santé sexuelle et reproductive, notamment à la contraception.
Vous avez le droit de choisir, quand vous le souhaitez, d’avoir des enfants… ou pas.
Vous avez le droit de choisir votre partenaire.
Vous avez le droit de ne pas subir de viol ni d’autres violences sexuelles.

EN PLEINE FORME

1/10
Jeunes filles de moins de 18 ans a été contrainte à des rapports ou des actes sexuels. Ce chiffre est sans doute en deçà de la réalité.
40%
Des femmes en âge de procréer vivent dans des pays où l’avortement est interdit, limité ou inaccessible.
215M
De femmes n’utilisent pas de contraceptifs alors qu’elles souhaitent retarder leurs grossesses ou ne plus avoir d’enfants.

BRISER LE SILENCE

Lorsqu’il est question de notre corps et de nos relations amoureuses, c’est généralement dans notre tête qu’ont lieu nos discussions les plus libres. Nous gardons souvent ces pensées secrètes. Pourquoi ?

Peut-être parce que c’est la société dans laquelle nous vivons qui détermine ce que nous jugeons pouvoir dire ouvertement.

Ces normes sociales sont définies par nos gouvernements, notre entourage, ou nos familles. Lorsque nous les contestons, nous nous sentons coupables et même gênés. Nous craignons d’être mis à l’écart, voire jetés en prison. C’est pourquoi nous nous taisons.

À travers la campagne Mon corps, mes droits, nous voulons rompre ce silence. Parce que beaucoup de gens ne savent même pas qu’ils ont des droits à l’heure actuelle, et encore moins comment les faire valoir.

Contrôle par des tiers

Des décisions qui relèvent de notre droit – décider ou non d’avoir des enfants et à quel moment, par exemple – sont désormais contrôlées par les gouvernements. Dans certains pays, les autorités permettent à d’autres personnes (médecins, responsables religieux, parents) de choisir à notre place. Et les gouvernements manquent parfois à l’obligation de fournir les informations et les services auxquels leurs citoyens ont droit.

Imaginez-vous mariée à votre violeur, forcée de passer votre vie avec cette personne – ce doit être épouvantable.

Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International

Au Burkina Faso, des femmes peuvent se voir refuser des moyens de contraception dans les dispensaires si elles ne sont pas accompagnées de leur époux. En Algérie, au Maroc et en Tunisie, la loi ne protège pas les victimes de violences sexuelles. Certains violeurs peuvent échapper aux poursuites en épousant leur victime, souvent adolescente. Entre 1980 et 2012, environ 12 Irlandaises par jour sont allées avorter au Royaume-Uni parce que l’avortement est illégal en Irlande, sauf si la femme concernée est en danger de mort. Et, dans de nombreux pays, aimer quelqu’un du même sexe – ou simplement porter des vêtements qui ne respectent pas la norme sociale – peut suffire à vous envoyer en prison.

CHAQUE FOIS QUE NARGES MOHAMMADI ENTENDAIT DIRE QU’UN DÉTENU DEVAIT ÊTRE EXÉCUTÉ, ELLE FAISAIT TOUT POUR LE SAUVER. SI ELLE N’Y PARVENAIT PAS, ELLE ALLAIT RETROUVER LA FAMILLE DEVANT LA PRISON EN SIGNE DE SOLIDARITÉ.

Shirin Ebadi, avocate spécialiste des droits humains et prix Nobel de la paix, octobre 2016

Multiplication des offensives

La persistance de ces restrictions montre qu’il y a beaucoup à faire. Une offensive se prépare contre les droits sexuels et reproductifs – orchestrée par des groupes de pression qui ont des moyens et sont organisés. Au plus haut niveau, certains gouvernements tentent de faire régresser ces droits, mettant en doute l’idée de « droits reproductifs » et d’« égalité des genres » ou qualifiant d’occidental le principe des « droits humains pour tous ». Nous assistons clairement à une remise en cause de nos droits à exprimer notre sexualité et à prendre les décisions qui concernent notre propre corps.

À partir de 2014-2015, la campagne Mon corps, mes droits d’Amnesty tentera d’enrayer cette tendance, notamment en Algérie, au Burkina Faso, en Irlande, au Maroc et au Sahara occidental, au Népal, en Tunisie et au Salvador. Par son intermédiaire, nous nous efforcerons d’établir le contact avec des personnes du monde entier, les encourageant à briser le silence qui plane sur ces questions, première étape vers la réalisation de leurs droits.

Si nous brisons le silence, les gouvernements devront prendre des mesures pour protéger le droit des personnes à décider de ce qui concerne leur corps et leur vie. D’ici là, nous dénoncerons les pays qui violent ces droits et réclamerons le changement. Parce que les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains. Ils nous appartiennent à tous.

Ils ne doivent pas oublier que nous sommes des êtres humains. 

Une femme anonyme décrivant la manière dont, selon elle, les responsables politiques et les législateurs irlandais traitent les femmes qui ont besoin d'avorter.
À New York (États-Unis), des militants participent à la campagne Mon corps, mes droits (juin 2014).
De jeunes militants soutiennent la campagne Mon corps, mes droits au Salvador grâce au théâtre (septembre 2014).
Connaître les droits sexuels et reproductifs par l’art au Togo (août 2014).
Des militants apprennent à faire passer le message sur les droits sexuels et reproductifs au Mexique (août 2014).
De jeunes Philippins montrent leur soutien à la campagne Mon corps, mes droits (mars 2014).
Œuvre d’art créée par des élèves au Népal pour la campagne Mon corps, mes droits.
Lancement de la campagne Mon corps, mes droits au Mali (mars 2014).
Maroc (mars 2014). © Amnesty International
Une manifestante, inspirée par les œuvres de Hikaru Cho, lors du lancement de la campagne Mon corps, mes droits au Chili.
Autriche (mars 2014).

Levons les obstacles au Burkina Faso. Les femmes ont le droit de décider

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