Demandez aux autorités burkinabè de garantir les droits des personnes déplacées internes et des populations dans les zones assiégées au Burkina

En avril 2023, près de 2 millions de Burkinabè (soit un peu moins de 10 % de la population totale) étaient déplacés à l’intérieur du pays en raison du conflit selon le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR).

Les populations du Burkina Faso ont été les principales victimes des violences, le bilan humain annuel ayant fortement augmenté depuis 2017. Dans le pays, des groupes armés ont imposé une stratégie d’encerclement brutale à plusieurs villes et villages situés dans les zones de front au Burkina Faso, ce qui a eu de graves répercussions humanitaires.

Ces groupes armés s’emparent du bétail dans les pâturages en toute impunité. Quiconque se hasarde à les défier court le risque de se faire tuer. Des habitant·e·s n’ont eu d’autre choix que de fuir, parfois munis du strict minimum, pour échapper aux conditions de vie difficiles créées par les sièges.

La plupart des personnes déplacées avec lesquelles Amnesty a parlé n’ont que peu ou pas accès à des services essentiels, comme l’alimentation et les soins de santé, et vivent dans un état d’extrême pauvreté.

Les sièges ont contribué à accentuer les restrictions au droit à l’éducation au Burkina Faso, entraînant une fuite en masse du personnel enseignant et administratif et forçant de nombreux établissements scolaires à fermer en raison du conflit.

L’accès à des soins de santé pour les habitant·e·s est réduit, en raison de la fermeture partielle de nombreux centres sanitaires due au conflit, du manque d’équipements et de médicaments adéquats pour répondre aux besoins en termes de santé, ou du manque de personnel dû aux déplacements provoqués par le conflit. Les professionnel·le·s de santé ont tendance à quitter les villes assiégées en raison des conditions de vie difficiles qui y règnent.

Signez la pétition et appelez le président de la transition à :

  • Donner priorité à un soutien spécifique pour certains individus ou groupes, comme les habitant·e·s de localités assiégées et les personnes déplacées dans le pays, qui sont plus exposés à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, en coopération avec les acteurs humanitaires et d’autres parties prenantes concernées ;
  • Veiller à ce que des enseignant·e·s suffisamment formés soient affectés dans les différentes écoles de chacune des régions, y compris celles qui accueillent des enfants déplacés, et à ce que ces enseignant·e·s soient soutenus et protégés;
  • Renforcer le soutien accordé aux services de santé dans les localités assiégées et dans celles qui accueillent des personnes déplacées, et protéger les professionnel·le·s de santé ;
  • Augmenter significativement le pourcentage du budget alloué à l’aide humanitaire et donner la priorité à l’assistance aux civil·e·s touchés par le conflit ;
  • Veiller à ce qu’aucune personne déplacée ne soit renvoyée dans sa localité d’origine contre son gré et à ce que ni les soldats ni les Volontaires pour la défense de la patrie ne renvoient dans les villes et villages assiégés par des groupes armés les personnes qui tentent de s’en échapper.
  • Il est temps d’exiger que l’on réponde aux besoins des personnes se trouvant dans des localités assiégées et des personnes déplacées qui ont fui de telles localités, sans considération de leur origine ou de l’endroit où elles se trouvent au Burkina Faso.

    Avec votre aide, nous pouvons constituer une véritable force à leurs côtés. Signez la pétition aujourd’hui.